Sousse est une ville touristique qui marie à merveille tradition et modernité. Le Carnaval d’Aoussou qui tire ses origines de la civilisation phénicienne, en est la preuve.
Considérée comme étant l’une des plus importantes stations balnéaires du bassin méditerranéen, Sousse a pour habitude de célébrer le carnaval d’Aoussou, un des plus grands événements de la saison estivale dans la région du Sahel en Tunisie.
Il attire des milliers de personnes qui viennent de partout afin d’assister à la grande parade et aux feux d’artifices depuis la plage mythique de Boujaafar.
Le carnaval d’Aoussou à Sousse
Le carnaval d’Aoussou est un événement festif annuel qui se déroule le plus souvent à la veille du début d’Awussu” chaque 24 juillet, et ce, durant plusieurs jours à Sousse, principalement à l’avenue Habib Bourguiba et la corniche de Boujaafar.
Ce carnaval est un défilé composé de troupes folkloriques, de fanfares et de structures roulantes, des marionnettes géantes, de danseurs… Il est généralement accompagné d’un spectacle de feux d’artifices durant la nuit du 25 juillet, jour de la fête de la république.
Très animée durant cette période de festivité, la ville de Sousse compte des milliers de touristes qui viennent de partout pour y passer leurs vacances et profiter du beau temps et de la plage.
Ce Carnaval est donc une occasion pour rassembler tout le monde dans une ambiance festive et joyeuse.
L’origine de ce carnaval : Aoussou serait relié à l’ancien culte de Neptune
À l’origine, c’est une fête païenne célébrée au milieu de l’été, pendant deux jours à partir du 23 juillet, en l’honneur de Neptune (Dieu des Eaux vives et des Océans) qui remonte aux Phéniciens. C’est donc clairement une tradition aussi préislamique que préchrétienne.
Durant cette période de forte chaleur, les Neptunalia jouaient un rôle de prévention des effets néfastes de la canicule. Ces coutumes soulignent que la période d’Aoussou est celle de soins préventifs et de rituels liés aux bienfaits de la mer.
Les rites d’Aoussou sont destinés à éloigner le mal et la maladie. Ils consistent à se baigner au cours de ces journées chaudes. En ce sens, on fait des ablutions avec de l’eau de mer et on se lave le corps pour se purifier et se prémunir de toute maladie liée au froid de l’hiver et des changements de temps entre les saisons.
Ceux qui y croient prononcent une formule magique avant de s’adonner à une bénéfique baignade et de bénéficier de son pouvoir de guérison : Ô père Aoussou, guéris-moi du mal que je ressens «Ya Baba Aoussou dewini medd’a linhessou » invoquait-on.
Avec le passage du temps, la célébration païenne aurait ainsi perdu son sens premier, mais se serait transmise.
De nos jours, cette fête n’est plus religieuse, mais plutôt une occasion pour rassembler les gens des quatre coins du pays afin de partager des moments de joie.
La ville de Sousse est un mélange d’histoire et de modernité, c’est d’ailleurs ce qui fait son charme si particulier.
Ce festival devrait prendre encore plus d’ampleur et rayonner à l’échelle internationale tout comme le festival de Rio qui est la fête la plus populaire au Brésil.
Pourquoi ne pas en faire un événement grandiose qui attirait les touristes de toute la méditerranée à travers une plus grande parade, une animation dans la mer, un spectacle son & lumière… Il suffit de revoir la programmation culturelle et artistique, de faire appel à de bonnes agences de communication pour promouvoir cet événement et de convaincre des sponsors pour financer son organisation.
Le festival d’Aoussou est également l’un des rares festivals où l’on y invite plusieurs ministres voire même le président de la République à assister au cœur de la parade, sur une grande scène qui occupe beaucoup d’espace en gâchant le paysage et en gênant les spectateurs.
Cette fête est pour le peuple et n’a aucun rapport avec la politique. Il est donc temps de mettre fin aux protocoles qui se répètent depuis des générations.